Voilà l’état d’esprit à DPO 2. Je me tourne les pouces. Attente.
Attente de quoi d’ailleurs ? Mystère.
Note la positivité…
En vrac…
- Le lot des grossesses annoncées poursuit son cours…
1 diner hier soir avec une « 3 mois ». Tout s’est bien passé, nous n’avons même pas parlé de son état, juste un mot glissé pour me l’annoncer (je le savais déjà par son conjoint), elle ne sait pas pour nous. Dans sa culture, on ne parle pas ouvertement de sa grossesse, cela reste de l’ordre de l’intimité. Ça fait rêver les pmettes que nous sommes non ? En tout cas moi, j’en rêve de ce non accaparement de ma future grossesse (testons la positive attitude !).
Bref. Du coup, elle reste elle-même… Si je devais expliquer, je dirais que dans cette culture, on gère souvent différemment les grossesses tout autant désirées (qu’on ne s’y trompe pas)… et mes sœurs et les siennes n’en font pas « tout un plat »… et ça tombe à point pour moi… Et puis, cette même culture partage si fort les souffrances de l’infertilité… c’est peut être prétentieux, mais je sais que je n’aurai jamais de mots déplacés, de phrases gênées de sa part… je sais qu’avec elle, grâce à cela, j’aurai du soutien, sa tristesse pour nous, sans aucune pitié, et ses mots justes.
Dans la soirée toujours, une annonce d’une grossesse d’une pote. Grossesse qu’elle me précise imprévue alors que je viens de lui faire part de mes difficultés. Je voudrais alors juste être dans ma bulle, dans ma grotte, sous ma couette.
Voilà pour la soirée j+2… J’ai soigneusement trempée mes lèvres, juste mes lèvres dans la bière… Cette fois-ci, je prends mes précautions… On ne sait jamais…
- Mon vécue de l’iac, que dire. Un mot. Étrange.
Je suis un peu con con, moi qui pensait qu’une IAC c’était comme une stim’. Que je le vivrais de la même façon. Tu parles. Je ne l’investis émotionnellement pas du tout de la même façon. C’est vraiment étrange. Difficile à décrire et écrire.
Tout s’est fait en milieu hospitalier. Comme si, cette fois ci, on y est enfin. On y est car désormais dans ma tête c’est bien à l’hôpital qu’on fait les bébés. Note le deuil couette à son paroxysme…
Sérieusement, tu me poserais la question comment on fait les mômes que je te répondrai non pas en faisant l’amour et des acrobaties, mais avec un on met les warriors du papa dans le couffin de la maman qui est en train de pondre une beauté. Ou alors, on met le petit bout directement sur le matelas. Et on attend.
Donc voilà. Il y a deux jours, on a bravé l’obstacle intempéries, pour faire un bébé. Pourtant, de mémoire, j’y ai cru aux stim’ simples. Mais là ce n’est pas pareil. C’est un saut dans un nouveau monde qui s’est produit. Celui des IAC, du tout médicalisé. Celui du monde où on fait les bébés « aseptisés » (ne vous méprenez pas, ne le prenez pas au sens littéral, c’est une image, pas une réalité). Alors je me dis, remarque c’est pas mal finalement, les warriors sont tout propres, l’anti chambre du couffin est toute propre, on ouvre la porte d’entrée, et on dépose le tout pour un miracle à espérer.
Bref. Je trouve que tout cela résonne super étrangement au fond de moi. C’est très bizarre ce que je ressens. C’est à la fois comme si on venait d’essayer de faire ti’bout, et en même temps pas du tout (du style c’était juste un examen gynéco). Je devrais d’ailleurs laisser tomber l’auto analyse, ce serait bien plus simple.
Au fond, plus que l’acte, c’est le chemin pour y arriver qui me fait percuter que oui, on vient de faire un Indescriptible acte d’Amour Créatif.
Voilà, voilà, je suis à l’ouest complet. Sonnée par ces derniers jours. Crevée. Et crevée par l’utrogestan (j’avais oublié cet effet secondaire).
Et surtout, je suis interrogatrice au possible.
Une question me hante… Y a-t-il eu fécondation ?
Ben oui, c’est dingue. Ce n’est pas l’accroche qui me préoccupe (enfin tu vas me dire c’est normal, j’y suis pas encore, t’as raison), mais le démarrage de tout.., celui de la vie.
Cela me vient de deux mots de gygy en novembre dernier, que j’ai mal interprété. Ces deux mêmes mots que Chérid’A trouve lui plein d’espoir et de raison d’y croire !
Une première phrase sur le « je ne m’en fait pas pour vous… ça peut-être long… mais vous êtes un cas simple… ». Chérid’A archi rassuré, moi douteuse, voire tétanisée, avec un « pourquoi on est en iac alors si on est un cas simple ?… ». Bref. Je n’osais pas vous le confier jusqu’ici. Vous avez le droit de m’houspiller et me dire… « zen, respire, ai confiance » car c’est gygy qui l’a dit.
Et la seconde phrase au sens d’un avec votre huhner pas terrible, un ti’bout sous stim’ est possible, mais je propose de vous faire passer en IAC pour un plus de chance, « pour optimiser » les paramètres… Puis elle avait glissé un « dans les cas d’infertilité inexpliqué, on commence par les IAC ». Ben voilà. Patatra. Il n’en fallait pas moins pour que mon cerveau déconfituré capte un « vous êtes OPK, vous ovulez sous traitement, vous avez un huhner potable, les zozos sont normaux, vous avez un endomètre fin, mais potable, … mais pour le moment ça ne marche pas… donc en plus des OPK, vous avez peut-être un autre problème…». Oui, I know, je suis très forte pour détourner les phrases de leur sens initial… (J’en ai conscience, c’est un bon point non ?)
Je sais, je sais. C’est stupide. Je devrais me dire chouette ! Car du coup on met vraiment toutes les chances de notre côté en ayant recours à cette iac… Mais au fond, je me dis intérieurement… et si on découvrait un nouveau problème… Inutile de se questionner. C’est vrai. Chut ma mauvaise conscience, mes mauvaises pensées. Chut.
Et ben voilà, c’est de là que vient ma crainte primaire… « est-ce qu’on sait se féconder… ? »
Alors je regarde à la fenêtre, je vois les doux flocons de neige tombés, et pense à ce peut-être petit flocon en moi (merci Masta pour cette jolie image). Je suis alors dans ma bulle. Calme et sereine. De toute façon, je ne peux rien y faire. Je t’espère.
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