Quelques rebondissements [+ Edit]

En écrivant ces RAS, pas RAS, je disais craindre de parler trop vite… Et en effet, j’avais parlé trop vite.

Jeudi soir, je vais aux toilettes, et je vois une serviette pleine de sang. Rouge. Flippée, je vais aux urgences. Je suis accompagnée moralement par textos interposés, merci ! Je passe rapidement à l’examen gynéco. Le sang ne coule plus, le col est fermé, les instruments ressortent rouges marrons. Comme d’hab’, on me dit que l’écho me dira ce qu’il en est. Je repasse en salle d’attente et attend.

(Aparté distance-culpabilité et famille) : Je préviens Chérid’A. Qui ne dit mot. Qui n’est pas content. La voix montera dans la soirée, une fois sortie de l’hôpital. Il me trouve égoïste d’être aller me rassurer aux urgences au détriment du bébé (puisque pour aller aux urgences, il faut prendre la voiture), alors qu’on m’a déjà dit maintes fois que le sang pouvait réapparaitre et alors que je lui avais promis que je n’irais pas au prochain saignements. Il explique qu’il trouve que prendre la voiture pour aller aux urgences et attendre 3 heures est plus dangereux pour le bébé que de rester tranquille chez moi et me reposer, car de toute façon il n’y a rien à faire. Il n’a pas tort, il a même raison. Mais je n’ai pas réussi à gérer. Depuis cet échange tumultueux où ma langue a fourché (angoisse, peur, contexte et fatigue n’excusent pas les mots, mais un peu quand même), cela s’est grandement apaisé, il s’en veut tellement d’être à distance, de ne pouvoir être près de moi. Il en veut, ou plutôt il ne comprend pas ma famille, ma mère, qui sait, et qui ne vient pas m’épauler. Sa mère aurait déjà débarqué pour ne pas me laisser seule toute la journée, pour cuisiner pour moi, pour s’occuper de la maison, etc… et c’est vrai, je sais ô combien cela est vrai (ma belle-sœur a été épaulée à fond à la naissance de ses jumeaux, ma belle-mère a le cœur sur la main comme pas possible, et entre tout cela elle trouve encore le temps de travailler en ayant un poste important). La mienne, ma mère (qui ne travaille pas), est en vacances avec mon père, chez eux, à 5 heures d’ici, sans mon frère puisqu’il était en semaine de vacances avec un groupe de jeunes. Alors voila, mon homme ne comprend pas pourquoi ma mère ne prend pas le train pour 2-3 jours pour venir me voir alors que cela fait 3 semaines que je suis seule et en arrêt chez moi. Mon homme ne comprendra jamais ma famille bulle, où chacun est dans sa bulle. Cela a commencé lorsqu’il a eu la réponse de ma mère au téléphone l’avant-veille du mariage. Ma mère a refusé de venir m’habiller à mon mariage… prétextant mon frère… sauf que mon père pouvait bien s’occuper seul de mon frère… c’est comme ça, ça a toujours été comme ça. Quant à ma sœur, qui habite à côté, idem, il ne comprendra jamais ses liens si peu liés. Elle sait que la grossesse est compliquée, n’a pas téléphoné depuis, n’est pas venue, et a demandé si je pouvais passer chez elle alors qu’elle sait que je ne peux prendre la voiture. A titre d’exemple, l’an passé, lorsque ma grossesse s’est arrêtée, ma belle-mère a demandé à mon femme quand est-ce que ma mère arrivait pour me soutenir … si elle savait… jamais. Voila, dans les contextes de difficultés, à chaque coup mon homme est sidéré de constater que nos deux familles réagissent à l’opposé. L’une est soudée, l’autre est isolée.

2 heures plus tard (car l’infirmière a mal prononcé mon nom, à l’anglaise en « i » alors qu’il est d’origine néerlandaise en « é », en en ajoutant je ne sais quelle syllabe, du coup ils pensaient que j’étais parti). L’écho arrive. Je stresse. L’écho a duré 1 min chrono gros max. « Le cœur bat, voila, tout va bien, vous pouvez vous rhabiller, je ne vois pas d’hématome. Ne revenez pas la prochaine fois que vous voyez du sang, de toute façon on ne peut rien faire à ce stade. Revenez seulement si les saignements persistent au-delà de la date de fin du rhophylac (soit fin août) ». Okay… Bref, je repars chez moi. Tente de dormir. Ne dors pas. M’assoupie aux aurores.

Vendredi : pas de saignements le matin, youpi ! Je reçois ma cam’ utro en rab’ dans la boite aux lettres, merci ! Puis dans l’après-midi, rebelote : 1 serviette pleine, rouge again. Les chocottes. Je pars m’allonger. 1 heure plus tard ça ne coule plus. La soirée et nuit se passeront avec des pertes marrons-noirs, ouf.

Samedi : yes ! rien ! Viens le midi : bim. Re rebelote, une serviette pleine, rouge, à nouveau. L’homme arrive en début d’après-midi. Vivement. Je me calme, attend son arrivée (avec un ami qui est ici jusque mardi, English speaking ! yes ! ), respire lorsqu’il est là. Il a si peur. Il a vraiment si peur. Il se sent si impuissant, et me confie être complètement abattu de voir sa femme dans cet état, seule (et sans la famille pour aider, cf l’aparté). Je tente de le rassurer. Nous sommes heureux de nous retrouver, on fait fi de la discussion de jeudi soir, il s’en veut d’être absent, je lui répète que ce n’est pas un choix, on n’y peut rien, c’est comme ça. Vivement que l’on revive ensemble, pour cela vivement qu’un emploi soit là. Bref, vivement qu’on se retrouve tous ensemble.

Dimanche : aujourd’hui : point de saignements jusqu’à présent. Je ne crierai pas victoire, mais qu’est ce que c’est rassurant ! Vivement mercredi, vivement l’écho, vivement que tout aille bien.

Edit : bim, dimanche soir, juste avant de me coucher. Re re rebelote, des saignements rouges. Des douleurs aussi au bas-ventre cette nuit. 

Lundi : les pertes marrons associées aux saignements de hier soir, les maux au bas-ventre toujours présents, spasfon à gogo. Et, les maux de bas-ventre, ça peut être tout ou rien… Waiting…